Palais des Congrès

Royan, France

Contenu du projet

Description du projet

Le Palais de Congrès de Royan fut l’un des premiers construit en France inauguré en 1957.
Œuvre de l’architecte Claude Ferret également urbaniste et architecte en chef de la reconstruction de la ville de Royan détruite à 80 % lors de la seconde guerre mondiale en 1945.

Élément majeure de l’époque de la reconstruction dans les années 50, le Palais des Congrès de Royan, inauguré en 1957, a d’abord été labélisé Patrimoine XXème en 1999 puis a été inscrit au titre des monument Historique, en totalité, le 29 mars 2011. Cela, en raison « de la qualité architecturale de l’œuvre de maturité de l’architecte Claude Ferret, lieu d’expérimentation notamment en matière de préfabrication et du premier Palais des Congrès construit en France. »

Il illustre la notion du plan libre, le principe fonctionnaliste d’autonomie des espaces ou de la dématérialisation des façades, l’indépendance de la distribution par rapport et grâce à un système constructif innovant, des façades organiques où chaque composante du plan contribue à modeler le visage de l’édifice : « le plan générateur » comme le prônait Le Corbusier.

Une œuvre dénaturée :
Comme beaucoup d’œuvres majeures de cette époque, cette architecture innovante, tant dans les codes esthétiques que techniques, a été transformée au fil des ans, de façon profonde, de l’extérieur à l’intérieur, et a, de fait, perdu de nombreux attraits qui en faisaient un symbole de la reconstruction de Royan. Cette perte de valeur a impacté non seulement le bâtiment, mais aussi la perception de l’image de la ville.

Une œuvre retrouvée :
La municipalité Royannaise avec l’aide de la DRAC a décidée en 2018 de réhabiliter le Palais des congrès dans son état originel des année 50. Après concours les architectes Atelier Ferret Architectures, et Chatillon architectes ont été retenus pour ce chantier complexe 70 ans après les architectes Claude Ferret, et ses collaborateurs Andrien Courtois, Pierre Marmouget et Jacques Bruneau.

Les deux programmes (1950 / 2018) sont quasiment identiques. À l’analyse des problèmes de fonctionnement du Palais au fil des ans, la démonstration a été faite que malgré une conception autorisant une grande liberté d’organisation interne, le palais requalifié pourra accueillir de multiples activités diverses mais toutes permettant étant de s’adapter pleinement à la conception du bâtiment.

Description du projet :
Un volume simple parallélépipède de 60 m x 32 m élevé sur pilotis et couvert d’un toit terrasse suspendu par un ensemble de poutre-consoles de métal enrobé de béton permettant un porte-à-faux 21 m. Il semble flotter, aérien, face à la mer, fier de sa résurrection.
Les dispositions initiales disparues ont toutes été reconstruites, en démolissant celles accumulées au fil des ans. Les conservations et restitutions ont permis de retrouver les espaces modulables, les aménagements architecturaux et mobiliers remarquables.
Le palais côté mer comme côté ville (square) retrouve ses façades transparentes, ses couleurs d’origine, ses sols et plafonds d’origine, retrouvés ou refaits avec, quand nécessaire, des matériaux réalisés par les fabricants pour le Palais. Tous les espaces intérieurs sont restitués.

Les espaces fonctionnels sont répartis sur 2 niveaux principaux rez-de-chaussée et étage intégrant :

  • La grande salle multifonctions avec des places assises et/ou debout selon des jauges adaptées aux activités diverses et multiplies,
  • Les salles de commissions ou de réunions,
  • Les vastes espaces ouverts, aménagés sur deux niveaux pour des activités diverses (expositions, espace bars, vestiaire, hall d’accueil),
  • Les espaces techniques, cuisine, office, rangement, chaufferie au sous-sol,
  • Les sanitaires

Un niveau rez-de-mer a été conservé, en retrait du volume, bien qu’il n’existait pas initialement (seul écart à la restitution originelle) il accueille le CIAP (centre d’interprétation de l’architecture patrimoniale).
Côté mer des terrasses en RDC et R+1 ouvrent sur la mer ; sur toute la largeur du bâtiment.

La salle de 460 places avec son balcon, ellipse pure, et son estrade autorise un dispositif scénique qui permet d’escamoter les 430 sièges en parterre sous l’estrade, en moins d’une heure, et avec des sièges plus confortables que les simples chaises de la salle originelle.
Les nouveaux équipements techniques actuels sont, la plupart escamotables.

  • Écran, appareil de projection en plafond
  • Rideaux toutes hauteurs motorisés autorisant le noir

La façade en retrait, née de l’assemblage des « organes » qui abritent chacune de leurs fonctions. Aucun poteau ne vient rompre ou alourdir cette façade résiduelle et organique en panneaux d’aluminium polychromes pleins ou avec hublots ou pans de verre. Onze consoles de métal enrobé de béton suspendent le toit-terrasse, auquel s’accroche l’ossature métallique secondaire qui rigidifie les façades Sud et Nord. Sur le square de Foncillon, au Nord, les architectes usent des mêmes composants mais conçoivent une façade plane. Seul un auveut métallique trapézoïdal pénétrant jusqu’au cœur du palais vient rompre cette planéité, selon une solution souvent adoptée par Ferret pour accuser l’Interpénétration du dedans et du dehors.

Les deux façades latérales de la boîte évidée sont porteuses et réalisées en béton armé ; mais elles sont largement ajourées, à l’Ouest par de nombreux hublots rectangulaires formant un claustra, à l’Est par des brise-soleil verticaux en voile de béton. Au fil de la course du soleil, la lumière naturelle entre dans le palais au gré d’effets renouvelés d’ombre et de lumière que génèrent les lames de béton, les panneaux d’aluminium percés de hublots, les grandes baies vitrées ou les claustras de béton.

La nuit venue, un nouvel édifice naît de la pénombre et de la lumière artificielle : l’encadrement de la boîte s’efface ; le spectateur ne perçoit plus que la magie des néons du palais dont la lumière crue jaillit de la boîte à travers ses multiples percements ; la lumière et le regard circulent librement au sein de cet organisme complexe réduit à la superposition de plateaux ouverts et faiblement cloisonnés qui illustrent à la lettre le principe corbuséen du plan libre.

Ferret rejoint Le Corbusier dans l’attention accordée au traitement des liaisons des différents organes en soignant particulièrement les liaisons verticales : il s’ensuit un jeu étourdissant de trémies, retraits de planchers, escaliers et balcons qui se prolongent jusqu’à l’extérieur remettant en cause une nouvelle fois la conception traditionnelle de la façade. La promenade architecturale multiplie les points de vue sur l’intérieur, mais aussi sur l’extérieur, grâce à la transparence du projet. Répondant à la polyvalence du programme, le palais se résume à la superposition de vastes plateaux ouverts.

Ce dépouillement met en valeur le volume autonome de la salle des fêtes ou de congrès qui apparaît comme un bijou enchâssé dans un cadre rigide.
Les architectes adoptent une salle ovale dont la courbe est perceptible dans sa quasi-totalité. La salle ventrue, mais également le balcon triangulaire du restaurant, émergent du nu de la façade qui perd ainsi toute planéité.

Informations sur le projet

Maîtrise d’ouvrage

Ville de Royan

Programme

Réhabilitation lourde du Palais des Congrès

Surface

3 878 m²
Espaces extérieurs : 2 820 m2 dont 1 846 m²

Coût des travaux

7 453 020 € HT

Statut

Livré en 2023

Qualité environnementale

Démarche HQE / RT2012
Insertion urbaine et patrimoniale. Ventilation Double Flux centralisée avec rafraichissement adiabatique indirecte. Mise en place de techniques et appareillages modernes, en scénographie, en chauffage et climatisation par thermorégulation.

Liens du projet

Photos et vidéos